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9 octobre 2017

Un dimanche soir en Alaska

un dimanche soir en alaska

J'aime beaucoup Don Rearden. C'est un auteur né en Alaska et il a été influencé par la culture yupik (un peuple amérindien d’Alaska, apparenté aux inuits. Il est professeur d'écriture à Anchorage. Ses romans parlent toujours de l'Alaska en amenant un angle différent auquel on ne s'attend pas. C'est ce qui fait l'originalité de cet auteur qui aborde dans ses deux livres des questions essentielles reliées aux changements climatiques et aux catastrophes.

Il a écrit Le présage du corbeau, une sorte d'histoire apocalyptique qui met en scène deux professeurs venus enseigner en Alaska et qui doivent faire face aux conséquences d'une grippe virulente exacerbée par un hiver qui n'a pas de fin. C'est un livre particulier, pas tout à fait comme les autres romans apocalyptiques que j'ai pu lire. Il y a une sorte d'image très forte qui reste après la lecture, avec toutes ces références à la culture amérindienne, aux croyances...

Son autre roman, Un dimanche soir en Alaska je l'ai terminé il y a peu et c'est essentiellement de ce livre que je vais vous parler. Le roman parle d'un sujet encore rarement abordé dans la littérature: les réfugiés climatiques. Avec les ouragans de cette année, les villes détruites par les éléments, ce roman est tout à fait d'actualité. L'auteur raconte la vie d'un petit village, Salmon Bay, où les gens seront bientôt délocalisés. L'île s'érode, à cause de la fonte des glaces et une barge est en route pour déménager tout le monde. Une poignée de militaires et de représentants du gouvernement viennent de débarquer sur l'île avec leurs gros sabots, sans se soucier réellement des populations présentes, dont la plupart sont issues des peuples amérindiens, avec leur culture, leurs valeurs, que les "blancs" ne comprennent pas forcément. C'est la rencontre de deux mondes.

La construction du roman m'a d'abord déstabilisée. On suit plusieurs personnages en alternance et à chacun, il arrive quelque chose qui aura de lourdes conséquences sur tout ce qui est prévu. Tout se joue en simultané, à travers le village, enchaînant les catastrophes. La vie alaskienne dans ce petit village est dure, pauvre, avec les problèmes inhérents à la solitude et au fait que tout coûte cher, que l'approvisionnement est difficile, que l'alcool - quoique interdit - circule sous le manteau. Mais la population du village, entre les traditions ancestrales et les jeunes qui aspire à suivre la vie contemporaine, présente un portrait malgré tout très soudé d'une communauté.

C'est vraiment un roman intéressant que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. Je le conseille. Il parle de changements climatiques, des valeurs passées et présentes, de ce qui forge une communauté. Et puis l'Alaska, avec sa démesure, son immensité et sa beauté, on en veut encore et encore! Si on aime la nature, Don Rearden est un bon auteur à découvrir. Ses histoires sont souvent à la fois intéressantes et étonnantes!

Un dimanche soir en Alaska, Don Rearden, Fleuve éditions, 416 pages, 2015

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